Anthony Gomes
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST


Anthony je crois que tu es canadien, peux-tu revenir sur tes origines ?
Oui, je viens de Toronto. Mon père est originaire du Portugal alors que ma mère est québécoise.
Je suis installé à Nashville, Tennessee, depuis 10 ans.

Le fait de t'être installé dans cette ville est-il un choix professionnel ?
Oui c'est plus facile pour moi car je fais beaucoup de tournées, pour un total de plus de 200 spectacles par an. De Nashville, Chicago n'est qu'à 8 heures de route, St Louis 5 heures, Memphis 3 heures etc…

C'est donc très central. Cela me permet de partir pour 3 ou 4 concerts puis de revenir 2 jours chez moi avant de repartir.

As-tu un point de chute à Nashville, un endroit où tu joues régulièrement ?
Oui, il s'agit d'un Club qui se nomme " Bourbon Street ". C'est très fun et reposant d'avoir un endroit tel que celui-ci car je suis continuellement sur la route. J'ai beaucoup d'amis qui m'y rejoignent, c'est un peu comme à la maison !

Quand as-tu commencé la musique, tu devais être très jeune ?
J'ai commencé à 14 ans. Je voulais un ordinateur mais mon père m'a acheté une guitare (rires).
J'avais de bonnes notes à l'école et je pratiquais beaucoup de sports, le hockey sur glace, le tennis etc...

Mon père voulait aussi que je fasse de la musique afin que je devienne quelqu'un qui a beaucoup de cordes à son arc. Je suis tellement tombé amoureux de la guitare qu'il en est devenu très triste. Je me suis mis à pratiquer l'instrument pendant 3 ou 4 heures par jour.
Jouer de la musique et devenu ce que je préfère faire dans la vie. Par la suite j'ai fait des petits groupes avec mes amis et, aujourd'hui, je suis en France (rires).

Avant de posséder cette première guitare avais-tu, déjà une attirance pour la musique ?
La musique m'a choisie, je l'avais dans mon âme et mon cœur. La guitare a été, pour moi, un moyen d'amplifier ce que j'avais dans l'esprit.

Qu'aimais-tu comme styles de musiques durant ton adolescence ?
J'aimais, principalement, le Rock car c'était ce que j'entendais à la radio. J'aime toujours, aujourd'hui, les mêmes groupes comme Jimi Hendrix, Eric Clapton, Led Zeppelin, The Rolling Stones, The Beatles, Elton John, U2...

A l'âge de 18 ans, j'ai acheté un disque de BB King " Live at the Regal " que j'avais payé l'équivalent de 5 euros (rires). Quand je l'ai écouté, à la maison, ça a été le choc. Je me suis dit que c'était vraiment une musique forte !

Quelques jours plus tard j'ai acheté un disque de Buddy Guy. Je me suis, alors, rendu compte que c'était vraiment ma musique. Maintenant je peux comprendre la musique de Jimi Hendrix ou de Led Zeppelin car je connais la musique de BB King, de Robert Johnson etc…
Ce sont mes racines…

A quand remontent tes débuts professionnels ?
Le premier spectacle a eu lieu dans mon école où, avec mon groupe, nous avons joué 3 chansons, " Smoke on the water", " Heartbreaker " et " Communication Breakdown ".
Après cela j'ai joué dans des bars en construisant mon répertoire à la demande des spectateurs. Puis je me suis pleinement, lancé dans le Blues. Cela en m'installant 3 ans à Chicago puis à Nashville afin d'apprendre l'art de composer des chansons.

Quelle a été la réaction des gens quand tu es venu à Chicago puis à Nashville. As-tu été aidé ou est-ce que les " anciens " te regardaient-ils de haut ?
C'est une bonne question !
D'ailleurs j'ai écrit une chanson qui se nomme " Blues in Technicolor " pour dire que nous avons tous des influences multiples en nous. C'est comme si les françaises ne devaient faire que de la cuisine française…
On ne me croyait pas capable de faire certaines choses et j'ai relevé le défit. Je crois que c'est un bon état d'esprit…

Je sais que je suis canadien. Je n'ai pas le même passé que les artistes des Etats-Unis. Mais pour moi, c'est une bonne chose. Cela me motive car j'ai quelque chose à dire avec ma musique !
C'est comme les musiciens français. Ils ne sont pas nés dans le Mississippi mais ils peuvent apporter quelque chose de nouveau au Blues…

Quelles ont été tes premières rencontres marquantes dans le Blues ?
C'est BB King…
Je jouais dans un petit Club qui se nomme "Chicago's" à Toronto. Un homme s'est approché de moi afin de me demander quel était mon guitariste préféré. J'ai répondu BB King !
Il m'a alors dit que c'était très intéressant car il était le conducteur du bus de BB King. Je ne le croyais pas mais il insistait pour que je vienne assister au show de BB King le lendemain. Quand je lui ai demandé son nom, il m'a donné celui d'une grosse vedette de la télévision américaine (dont il est, en fait, l'homonyme, Nda). A cause de cela, je croyais que c'était une blague…

J'ai, quand même, téléphoné à mes amis pour leur dire que nous avions la possibilité d'être invités à un concert de BB King, mais que je n'en étais pas certain (rires).
Pourtant c'était vrai, il était réellement son chauffeur. J'ai donc rencontré mon idole qui m'a beaucoup parlé et encouragé. C'était une grande expérience pour moi…

Tu as eu l'occasion de le revoir depuis que tu es professionnel ?
Oui, avec mon groupe nous avons fait une tournée avec BB King. C'est très étrange car je lui parle comme je parle à mes parents. Nous sommes devenus des amis…
Parfois je n'y crois pas moi-même, de pouvoir parler si amicalement avec celui qui m'a donné l'envie de faire du Blues…

Peux-tu me parler de ta discographie ?
Mon premier disque est "Blues in Technicolor" et date de 1998, le deuxième "Sweet Stringin' Soul" en acoustique date de 2000, le troisième "Unity" date de 2002 et le dernier, à ce jour, " Music is the Medecine " est sorti il y a un an.

Ce dernier album est produit par Jim Gaines (Santana, Stevie Ray Vaughan, Luther Allison etc..). Comment l'as-tu rencontré et comment s'est passé le travail à ses côtés ?
Pour moi, Jim est comme mon oncle. Quand tu travailles avec lui, il est comme une main qui te porte mais que tu ne vois pas. Il conseille et aide tranquillement sans s'imposer davantage. Il m'a fait, pleinement, profiter de ses expériences aux côtés de Stevie Ray Vaughan, Albert Collins etc…

Parfois, il me racontait des anecdotes sur ses collaborations avec Steve Miller en m'en faisait profiter professionnellement. Cela a été très important pour me faire grandir en tant qu'artiste…

Pour toi l'accueil des artistes est-il très différent en Europe par rapport aux USA ?
C'est intéressant…
Je pense que les gens sont les mêmes, plus je joue et plus je le pense…
La seule différence est qu'en Europe il n'y a pas de musique tous les jours comme aux Etats-Unis.

Aux USA tu peux aller voir un très bon groupe le lundi soir, retourner au même endroit le mardi et y voir un autre très bon groupe…
En Europe il n'y a pas la même abondance donc les personnes sont très heureuses quand elles voient un groupe en live. L'important est de faire un bon job et de toujours se donner à 100% !

Remerciements : Angélique de Station Rock, Anthony Gomes et ses musiciens.

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Interview réalisée
dans le Studio de
radio RDL le 10 Octobre 2007

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

Interview de Anthony Gomes

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